
Km 54 : J'arrive au pied de la côte du chemin des lapins.
Je ne cours pas comme eux, je suis plutôt en mode tortue pour grimper ce passage.
Le jour est de plus en plus présent, c'est plus pratique pour voir où l'on pose les pieds.
Au sommet de cette grimpette, je me lance pour environ 3 kilomètres de descente et faux plats descendant avant de remonter 2 bornes jusqu'au kilomètre 61.
Pour arriver au 5ème ravito, c'est un peu les montagnes russes.

A l'entrée de la ville, je rejoins un autre coureur qui s'impatiente de ne pas voir ce ravito.
Il me demande à quel kilomètre nous sommes et si le ravitaillement est pour bientôt.
Je lui réponds que nous sommes au 61 et qu'il doit rester un kilomètre pour y arriver.
Il me riposte : « un kilomètre ? Ça fait 10 bornes que je l'attends ce ravito ! »
Pour tout dire, je pense que ce coureur commence à avoir le mental dans les chaussettes.
J'évite donc de rester avec lui pour qu'il ne me perturbe pas avec ses ondes négatives.
Et pratiquement un kilomètre plus loin, le ravito de Chaponest se présente à nous.

Km 62 : Chaponost : (287m)
Je ne suis plus qu'à 10 bornes de Lyon.
Je passe ce 5ème passage de chrono en 8 h 50'.
A 10 kilomètres de l'arrivée, je suis largement en avance par rapport à ma course de 2013. Je suis 2917ème soit encore 370 places de gagnées. J'envoie un nouveau texto à Élise pour la prévenir de mon avancée.
J'ai grimpé 1591 m D+ et je sais qu'il en reste encore à faire. Je me ravitaille pour la dernière fois avant l'arrivée. Je m'offre cette fois du pain d'épice et de la compote de pomme, je fais le plein de mes bidons et je repars en petites foulées bien encouragé par de nombreux supporters.
En quittant ce ravito, je rentre dans la Parc du Boulard. Le début se fait sur un chemin goudronné, puis un chemin plus gras en terre.
Nous traversons une rivière avec une passerelle, le parcours est magnifique. Puis le peloton sort de ce parc par un étroit chemin en côte boueux et caillouteux.
Moi, qui pensais que nous en avions presque terminé avec les montées, et bien ce n'est pas pour maintenant.
Au sommet, nous traversons des vergers avec les petites routes et chemins.
Attention, ça glisse encore, je ne dois pas relâcher mon attention. Mon épaule reste immobile et commence à me faire souffrir à chaque à-coup.
Une fois à Beaunant, se pointe la dernière grosse difficulté du parcours, la redoutée et redoutable côte de l'Aqueduc. On arrive dans cette ville avec une descente et rapidement on se retrouve au pied d'un mur. Le long de ce vestige romain,
ça grimpe à 18 % sur 1,5 kilomètre.

Ce 67ème et 68ème km sont terribles, je suis si proche de l'arrivée et je me retrouve planté, comme tous les coureurs autour de moi, dans ce mur. Je monte en zigzag en cherchant l'endroit le moins pentu de cette côte pour avancer au mieux. Cette montée est interminable, je demande même à une dame qui nous regarde comme si nous étions des extraterrestres, si le sommet est proche.
« Oui, juste après le camion de pompier ! », me répond–elle.
Mais en fait, elle n'en savait visiblement rien car le camion de pompier passé,
ça grimpait toujours autant et le sommet n'était pas en vue.
Je continue ma progression en marchant en évitant de me poser trop de questions,
je dois rester positif. Et puis à 4 bornes de l'arrivée, une côte de plus, on n'est plus à çà près !
J'arrive à Sainte Foy les Lyon où je descends cette fois un parcours d'accrobranche. On ne grimpe pas aux obstacles, mais pour moi la descente est terrible avec cet escalier de bois. À chaque marche passée, je dois faire un petit saut et mon bras me fait vraiment souffrir. Ça résonne dans mon épaule avec la douleur qui a l'air de se réveiller.
C'est joli comme parcours, mais je n'ai qu'une hâte, sortir de ce coin et retrouver le macadam. Et surprise, un fois tout en bas de ce coin nature, ça remonte assez durement.
Décidément, nous aurons eu des côtes jusqu'à la fin. Cette montée nous ramène sur les balcons de la Mulatière, je suis au kilomètre 70.

Un petit texto à Elise pour me situer et j'attaque une nouvelle difficulté.
Cette fois, je dois descendre les célèbres 200 marches du chemin du Grapillon.
Et oui, la Saintélyon n'est pas pour les petites natures, après plus de 70 bornes et pour descendre dans Lyon, il y a 200 marches à se taper. Je ne vous raconte pas
les muscles de nos jambes, ils doivent nous haïr.
Je ne prends pas de risque avec mon épaule, je descends marche par marche.
D'ailleurs à cette vitesse, j'ai même le temps de récupérer au vol une concurrente qui vient de louper quelques marches. J'ai juste eu le temps de la chopper par son sac à dos pour lui éviter la chute. Ça prouve que je suis encore bien lucide après une nuit blanche à courir.

Une fois en avoir terminé avec les escaliers, je longe la Saône le long du Quai Jean Jacques Rousseau. La couleur et les détritus qui flottent à la surface ne donnent pas envie d'un bain. L'odeur, d'ailleurs de cette décharge flottante couvre largement l'odeur de transpiration des coureurs et pourtant, nous avons bien transpiré durant toute la nuit.
Après ce petit passage à vous couper le souffle, il faut remonter des escaliers pour prendre une passerelle le long de l'autoroute A7.
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niagaraa39
62 km ?? encore 10?? tiendras tu jusque là!!!!!!!
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une-Vie-desEspoirs
quelle motivation! tu en veux, c'est admirable ^^
bonne journée, courage à tes muscles lol
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Brigitteb0op
pouffffffffffffffff il t en n'a fallut du courage
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ida71
ouille ouille les guibolles doivent souffrir pour descendre toutes ces marches après avoir parcouru déjà 70 kms !! quel courage
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osada
bon moi ce qui m'intéresse, c'est le ravito ! y a des barres chocolatées ???? hiiiiiii !
j'arriiiiiiiiiiiiiiive !!!!
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niagaraa39
si tu termine ce soir alors je reviendrais faire un tour avant d aller me coucher sinon je ne vais pas bien dormir en ne connaissant pas la fin !!! quand je commence un livre je vais jusqu' à la fin !!!!!
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niagaraa39
sur la dernière photo ils ont l air de descendre en douceur non????j imagine les douleurs !!
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